Plein phare sur les sémaphores des Pityuses

phares des pityuses

Les phares des Pityuses regorgent de secrets. Des rescousses de soldats nazis aux épopées de Jules Vernes, ils sont le théâtre d’histoires romanesques. Le courage des gardiens de ces sémaphores et la résilience des ouvriers qui les ont bâtis y sont pour quelque chose. Découvrez les 7 phares de la partie sud-est de l’archipel des Baléares.

Phares d’Ibiza

A Ibiza, 5 phares sont incontournables : Ses Coves Blanques, Puta Moscater, Sa Punta Grossa et Tagomago.

Phare de Ses Coves Blanques

Inauguré en 1897 suite aux demandes de plusieurs marins qui réclamaient plus de sécurité lors de leur arrivée au port, le phare de Ses Coves Blanques a cessé de fonctionner en 1963. Autrefois situé à une extrémité inhabitée de la baie, il émettait une lumière rouge visible à 8 km depuis la côte. La lumière passa plus tard du rouge au blanc en 1914. Mais avec la construction du village de San Antoni, elle finit par se confondre avec celle des habitations. Il faudra attendre dix ans pour que la lumière clignote.

En 2010, après avoir été cédé à la municipalité, le conseil municipal l’a rouvert et aménagé en centre socioculturel. Il dispose désormais d’une salle d’exposition et accueille le Centre d’Interprétation de la Mer.

Pour l’anecdote, en 2014 la tour a retrouvé son luminaire d’origine, qui avait été découvert dans un poulailler !

Un des phares d'Ibiza, Ses Coves Blanques
Phare de Ses Coves Blanques

Phare de Sa Conillera

Le phare de Sa Conillera est situé sur le point le plus élevé de l’île, à 69 mètres au-dessus du niveau de la mer. Achevé en 1857, il repose sur un bâtiment circulaire où sont concentrés les quartiers du gardien, de son assistant et d’autres pièces destinées à l’usage du phare. En 1971, une nouvelle optique d’une portée de 18 milles a été installée.

L’architecture particulière du bâtiment trouve son origine dans un conflit entre gardiens de phare. À l’époque, deux familles de gardiens se relayaient tous les quinze jours à Sa Conillera et au phare de Ses Coves Blanques. L’état des maisons engendra plusieurs frictions. Pour résoudre ces conflits de cohabitation, il fut décidé que chaque gardien de phare devrait avoir sa propre maison. Depuis il y a une maison de chaque côté du phare.

Phare de Sa Conillera à Ibiza
Phare de Sa Conillera

Phare de Punta Moscater

Au nord d’Ibiza, il y a le phare des Moscater. Sa construction est relativement : 1975. Ses dimensions colossales (52 mètres de haut) et l’esthétique hélicoïdale noires et blanches de sa robe en font l’un des phares les plus particuliers des îles Pityuses. En raison de sa construction tardive, la tour ne repose pas sur une maison : pas besoin de gardien, il est automatique.

Situé à environ 20 minutes de la côte nord de Portinatx vous pouvez emprunter à pied la route qui part de la plage de Portinatx pour vous y rendre.

Le plus haut phare d'Ibiza situé à Punta Moscater
Phare de Punta Moscater

Phare de Sa Punta Grossa

Situé sur la côte nord-est de l’île blanche, le phare de Sa Punta Grossa se trouve à 55 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur le cap de Punta Grossa au bout d’un sentier reconnu comme l’une des plus belles routes de la côte d’Ibiza.

Il ne fait aucun doute que la construction du phare de Punta Grossa n’a pas été facile. Le chemin le plus proche pour y accéder nécessitait une marche de plus de deux kilomètres. C’est pourquoi les ouvriers transportèrent les matériaux de construction du phare par voie maritime et les portaient ensuite jusqu’au sommet du promontoire de Punta Grossa. Mais une fois les travaux terminés l’erreur de calcul apparaît : le phare ne remplit pas sa fonction de manière efficace. Un phare à Tagomago s’impose.

Un des phares légendaires d'Ibiza, le phare de Punta Grossa
Phare de Sa Punta Grossa

Phare de Tagomago

Après l’inauguration du phare de Sa Punta Grossa la nécessité de bâtir un phare sur l’île de Tagomago est évidente. L”île de Tagomago cache une partie considérable du rayon d’émission de la lumière du phare.

C’est ainsi qu’en 1914, le phare de Tagomago est inauguré et que celui de Punta Grossa éteint sa lumière forever le 1er août 1916. Conçu par Pere Garau, le phare possède une optique catadioptrique de 25 cm de distance focale, une lampe de 35 mm et une apparition de 2 + 1 éclats toutes les 20 secondes, la plus lente de tout l’archipel des Baléares. En 1948, des cristaux rouges sont incorporés à la lanterne, dans l’intention de produire un secteur d’illumination pour indiquer le bassin de Santa Eulària. Bien qu’une balise soit placée plus tard, le secteur rouge du phare a continué à faire partie de son aspect lumineux jusqu’en mars 2013.

Un des phares mythiques d'Ibiza le phare de Tagomago
Phare de Tagomago

Phares de Formentera

Formentera est l’île la plus secrète et la plus petite de l’archipel des Baléares. Elle dispose de 3 phares : le phare de la Mola, le phare de Cap de Barbaria et le phare d’en Pou.

Phare de la Mola

Situé sur une falaise à plus de 120 mètres au-dessus de la mer, le phare de la Mola est lié à d’incroyables histoires.

La première avec Jules Vernes. En effet, l’écrivain français s’est inspiré des chroniques des astronomes français Françoise Arago et Jean-Baptiste Biot, dont l’observatoire astronomique était installé à Sa Talaiassa, le point le plus élevé de La Mola, entre 1807 et 1808, pour écrire Hector Servadac. Depuis 1978, une plaque commémorative remercie lui est dédiée.

La seconde plus historique, se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1944, le gardien du phare voit un avion de l’armée allemande s’écraser en mer à deux miles de la côte. Sans penser aux conséquences du sauvetage d’un soldat nazi, il se précipite vers le port et le sauve. Remis de ses blessures, le pilote rentre chez lui. Peu de temps après, l’armée allemande envoie au gardien un diplôme et 1 000 pesetas en guise de remerciement.

L'un des phares les plus emblématiques de Formentera : le phare de la Mola
Phare de la Mola

Phare de Cap de Barbaria

C’est le phare le plus au sud de Formentera et de tout l’archipel des Baléares. Inauguré en 1971, il était particulièrement attendu dans le monde de navigation.

L’origine de son nom est assez controversée : certains disent qu’il fait référence à la barbarie dont l’île a souffert en raison des nombreux pirates qui ont pillé la Méditerranée ; pour d’autres, le nom se rapprocherait du terme “berberias” de l’ancien nom des côtes africaines habitées par les Berbères.

Devenu célèbre depuis son apparition dans le film espagnol “Lucia y el sexo”, c’est l’un des plus beaux endroits sauvage où admirer un coucher de soleil.

Phare le plus méridional de l'archipel des Baléares : le phare de cap de barbaria
Phare de Cap de Barbaria

Phare d’en Pou

Juste parce qu’il est photogénique, et qu’il est situé sur une toute petite île du nom de “l’île aux cochons”, on l’a mis !

Construit en 1864 pour suppléer le phare de loa Ahorcados et baliser le chenal entre Ibiza et Formentera, les gardiens y vivaient dans des conditions difficiles. Particulièrement exposés aux intempéries, la maison est même détruite lors d’une tempête en 1913. Les gardiens quittent définitivement l’îlot en 1935 avec l’arrivée des systèmes de lumière automatiques.

Phare d’en Pou

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