En décembre, les décorations de noël majorquines font leur entrée. Ce sont les neules, traduisez “flocons de neige” en catalan. Discrets mais incontournables, l’histoire de ces flocons de papier est digne d’une série télé !
Les neules majorquines : des décorations de noël à croquer
Avant d’être suspendues dans les airs, les neules étaient à manger. Elles décoraient les églises et les foyers majorquins pour l’Avent et la Nativité.
De la pâte à hostie aux feuilles de papier
A l’origine, les neules étaient comestibles. Elles étaient fabriquées avec la farine utilisée pour les hosties. Sur ces fines formes circulaires, le boulanger découpe des formes géométriques et dentelle la pâte. Il pouvait saupoudrer du sucre, donnant un aspect enneigé aux petits flocons à manger.
Aujourd’hui la recette a changé. Les neules ont la forme de cigarettes russes et sont parfois fourrées. Vous en trouverez pour les fêtes de fin d’année dans toutes les boulangeries et pâtisseries de Majorque.
Au fil du temps ces petits disques de pâte fine ont laissé place à des du suspensions plus modernes en papier.

De la vitrine du boulanger aux églises catholiques
Les neules des boulangers ont vite rejoint les décors de noël des églises majorquines.
Dans les églises, la première référence faite à ces petits disques gaufrés date de 1470. Dans cet écrit, le poète Manel Carrera raconte que les sonneurs de cloches d’Igualada, un village de la commune de Barcelone, s’engagèrent à décorer l’église de la ville avec des gaufres, des drapeaux et des boucliers.
A l’époque, les neules sont comestibles et installées le 1er dimanche de l’Avent et font office de calendrier. Elles sont toutes reliées entre elles par des fils suspendus aux lampes et aux lustres des églises. Les plus gros flocons matérialisaient des semaines et les plus petits les jours. Chaque jour, on retirait une neule. Cela permettait aux fidèles de savoir combien de temps il restait avant le jour de la nativité.
Mais leur plus grande fonction avait lieu le 24 décembre, pour la messe de minuit, au moment du chant de la Sibylle. En effet, après avoir fini de chanter, la Sibylle tranchait les fils des neules suspendus qui tombaient alors bruyamment sur le sol. Ce geste symbolisait la chute des étoiles et des constellations prédite par la chanson, au jour du jugement dernier. Les enfants couraient alors les ramasser et bien souvent les mangeaient sur place.
De nos jours, la symbolique des jours et des semaines n’existe plus. Les sujets privilégiés de ces flocons de papier restent cependant les scènes de l’Avent et de la nativité.

Une décoration artisanale ancrée dans la culture majorquine
Fabriquer des neules de papier est une tradition que se transmet de génération en génération et devient parfois un métier.
Des décorations majorquines fabriquées dès l’enfance
Aucune école ne déroge à la règle : à la fin de l’année les enfants majorquins fabriquent des neules de papier qu’ils rapportent chez eux ou suspendent dans la salle de classe pour la décorer.
C’est un atelier très facile à réaliser. Munissez-vous de ciseaux, un cutter et de feuilles de papier. Et coupez !
Un artisanat d’art populaire à Majorque
Aujourd’hui on retrouve les chaînes de neules accrochées au-dessus de la crèche et dans les vitrines des magasins majorquins. Les motifs de ces petits disques dentelés sont parfois extrêmement élaborés. Un travail d’orfèvre qui nécessite beaucoup de minutie. Certains flocons font même l’objet d’une exposition temporaire au Sanctuaire de Lluc.
Si vous souhaitez acheter ces décorations de noël majorquines pour les suspendre au sapin ou dans votre intérieur, vous en trouverez en papier ou en métal en papeteries, dans certains magasins de déco ou sur les marchés de Noël.

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