Souvenir de Grenade : la faïence bleue grenadine

Il était une fois, l’art de Fajalauza et la famille Morales

Un peu d’histoire

Née à Grenade entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe, ce que l’on appelle aujourd’hui la faïence de Fajalauza est le fruit d’inspirations médiévales chrétiennes et de méthodes de travail de l’argile arabes.
C’est au milieu du XIXe siècle que le nom de « loza de Fajalauza » ou « cachachos de Fajalauza » est mentionné dans les documents publics, en référence à ce style très particulier des potiers situés hors des murs de l’Albayzín. La première fois que l’expression « loza de Fajalauza » apparaît dans le journal L’Alhambra (numéro IV, 31 janvier 1841, Romance de Juan Bautista Salazar).
Il faut attendre le XXe siècle et l’érudit Manuel Gómez-Moreno, pour consacrer l’expression. En mars 1917, ce dernier anime une conférence à l’Ateneo de Madrid. Il y parle de l’artisanat grenadin sous le vocable de « loza de Fajalauza » faisant ainsi référence à un style et non plus à un lieu. Depuis, la faïence de Fajalauza est devenue le style le plus représentatif de la céramique de Grenade.

La famille Morales

L’art de la faïence grenadine ne serait rien sans les membres de la famille Morales. En effet, cette dernière va développer la technique de la céramique de Grenade sur 20 générations. Arrivés à Grenade après la conquête chrétienne, les Morales installent leur atelier à l’extérieur des murs de la Cerca de Don Gonzalo, sous la Puerta de Fajalauza, à côté de la muraille elle-même et au-dessus de ce qui deviendra le couvent de San Antonio en 1636.

Après l’intervention de Manuel Gómez-Moreno en 1917, on les convainc de changer le nom de leur atelier et d’opter pour « Fábrica Fajalauza ». Plus vendeur que le nom de Morales ou celui du convent San Antonio qu’il portait à l’époque, le terme « fajalauza » représentait désormais le style de faïence qu’ils produisaient depuis 4 siècles. Alors autant jouer le tout pour le tout. Les Morales rebaptisent leur atelier « Fajalauza ». La fabrique devient le passage obligé des touristes en quête de souvenirs à rapporter dans leur valise. Grace Kelly et le prince Rainier seront d’ailleurs clients de l’atelier.

L’artisanat d’art de la faïence verte et bleue de Grenade

Phase 1 : façonner

Si la poterie de Fajalauza est d’origine chrétienne dans ses formes, la façon dont elle est travaillée est totalement arabe, mudéjar ou mauresque. Le seul atelier de poterie traditionnelle de Fajalauza qui subsiste est situé au n°2 de la rue du même nom, en bordure inférieure de la Carretera de Murcia. La fabrique appartient à la famille Morales. Son style et sa façon de travailler l’argile n’ont guère changé en cinq siècles. Toutefois l’arrivée de l’électricité a modifié le processus de fabrication : aujourd’hui on filtre l’eau et pétrit l’argile avec des machines, on modèle avec des tours motorisés et on cuit avec des fours électriques ou à gaz.

Dans la vieille partie de Fajalauza, les bassins du XVIIIe siècle, trois tours arabes souterrains et le four à bois, vieux d’environ trois siècles, subsistent encore. Les briques de ses murs sont les plus anciennes de Grenade. Aujourd’hui, ce four n’est plus utilisé. Ses 30 mètres cubes étaient autrefois alimentés par des dizaines de muletiers qui transportaient des fagots d’ajoncs et de romarin de la Sierra de Huétor. Le mélange de ces fagots s’avérait la meilleure combustion en raison des calories élevées qu’elle produisait, de sa flamme propre et de l’absence de cendres qui contaminaient les pots. Chaque cuisson de l’immense four artisanal nécessitait 24h de chaleur et autant d’heures de refroidissement avant son ouverture.

Phase 2 : décorer

Le bain de fond est toujours blanc d’étain. A l’origine décoré avec de l’oxyde de cobalt, des variantes de bleu sont venus enrichir la palette (bleu manganèse, bleu verdâtre, vert pur, miellé…). Au XXe siècle, des nuances de couleurs plus vives sont ajoutées. Mais les céramiques pures de Falajauza ont, par principe, des tonalités très limitées.
En termes de décoration, on peut trouver des coups de pinceau très simples, des grenades, des fleurs, des oiseaux, des croix, des étoiles… jusqu’à des motifs complexes et bigarrés, généralement commandés par les clients. On trouve ainsi une infinité d’armoiries familiales, d’animaux, de plantes, etc.

Exposez sur vos murs vos souvenirs de Grenade

Quand on y pense, la faïence grenadine ce sont des pièces de collection. Alors pourquoi ne pas les accrocher aux murs de sa cuisine, de sa chambre ou de son salon ? Pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir si la couleur de vos pièces matche avec les tonalités bleues et vertes des décors d’argile. Peints à la main sur fond blanc, les motifs des céramiques de Grenade s’accordent avec tout. Assiettes, plateaux, saladiers, azulejos, les pièces à exposer ne manquent pas et habilleront vos pièces de manière élégante et enjouée.

Ornez votre mobilier de pièces en faïence grenadine

Pourquoi ne pas passer à table avec un service « made in Granada«  ? Assiettes, timbales, pichet, mugs, saladiers, on se croirait déjà en été ! Ajoutez des petits chandeliers pour compléter la panoplie et vous voilà prêts pour recevoir famille et amis.

Sur vos commodes et buffets, placez des potiches, des corbeilles de fruits ou détournez un pichet pour en faire un vase.

Décorez votre terrasse avec de la céramique andalouse

Sur vos terrasses et balcons, les pots en céramique de Fajalauza apporteront couleur et originalité. Fabriqués en argile, ils laisseront mieux respirer les racines de vos plantes que les pots en plastique. En petit format, pourquoi ne pas les utiliser pour rempoter vos plantes d’intérieur ? Jouez sur les tailles et les motifs pour créer un écrin de verdure vert bleuté.